Auvergne-Rhône-Alpes Quel financement pour l'expérimentation demain ?
La diminution des ressources amène la station Astredhor Ratho à s'interroger.
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L'assemblée générale du Ratho a permis aux adhérents de la station d'expérimentation de dresser le bilan de leur association tant en terme financier que technique, mais aussi et surtout d'exprimer leur avis, leurs interrogations, et de discuter entre collègues.
La gestion de la trésorerie de plus en plus complexe
Les visites de l'après-midi, en entreprises d'horticulture et en pépinière, ont largement favorisé les échanges. Parmi les questionnements, celui sur l'avenir de la station n'était pas des moindres. Il fait d'ailleurs écho à celui d'autres stations Astredhor soumises aux mêmes difficultés ces dernières années : en particulier, celle d'un financement national qui se réduit comme peau de chagrin. Or le Ratho reste dépendant à 60 % des subventions publiques. Là où le bât blesse : la majorité de ces aides (pour la station, 75 %) n'arrivent que plusieurs mois voire un à deux ans après l'année prévue d'attribution ! Ainsi, la station attend encore une subvention de FranceAgriMer (FAM) qu'elle aurait dû percevoir pour l'exercice 2014 ! En conséquence, la gestion de la trésorerie devient de plus en plus compliquée.
Elle est d'autant plus épuisante pour les administrateurs que les dossiers pour obtenir ces financements publics s'avèrent toujours plus complexes. Or même en y mettant le plus grand soin, une station n'a plus aucune certitude sur l'acceptation ou non de son programme, tant les critères de sélection du nouveau dispositif sur appels à projets (fonds Casdar expérimentation) demeurent flous (*).
Autre écueil difficilement prévisible, le refus de financement d'un programme pluriannuel d'expérimentation pourtant engagé. Le cas s'est présenté pour le projet « Flore locale » du Ratho, programmé sur trois ans, validé en 2016 et... retoqué en 2017. « Nous n'aurons pas forcément d'explication, ni de rattrapage scientifique possible », a précisé Stéphane Flammier, détaché pour la direction du Ratho et de la Serail (Station d'expérimentation Rhône-Alpes et d'informations légumes). La station attend encore la validation de son programme « Culture verticale pour ferme urbaine », la réponse devrait parvenir d'ici avril. Le directeur sait, à la suite d'une récente rencontre avec FranceAgriMer, que le budget de l'établissement national va encore baisser drastiquement (jusqu'à - 50 % annoncés pour les appels à projets d'expérimentation et d'assistance technique).
Le Ratho, comme les autres stations, jongle déjà avec différentes sources de financement possibles et s'interroge sur leurs évolutions à venir : augmenter le recours aux essais privés et les prestations aux entreprises, accroître le niveau scientifique et l'ingénierie de projet pour accéder aux financements européens (**), créer des partenariats avec d'autres organismes ou encore intégrer les programmes nationaux... Les projets en cours « Algoculture sous serre en circuit fermé » (Feader), Apiva et « Spiruline paysanne » (Casdar IP en collaboration avec l'Itavi) entrent d'ailleurs dans ces deux dernières catégories.
Valérie Vidril
(*) Voir le Lien horticole n° 980, p. 6, Une inadéquation du dispositif d'aides avec les besoins réels de l'horticulture. (**) La gestion du Feader est désormais confiée aux Régions dans le cadre des Programmes de développement rural.
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